samedi 26 septembre 2015

Les sept qualités d'un bon président


Pendaison de Saddam Hussein, les risques du métier ... de dictateur
1. La communication publique : l'efficacité en tant que communicateur public est très importante pour un président. Un président incapable d'expliquer de manière cohérente au public ce qu'il essaie de faire et d'atteindre, n'est tout simplement pas un bon président. L'éloquence n'est pas la capacité de répéter sans cesse un slogan, mais devrait être le produit d'une aptitude à réfléchir sur des projets, de les expliquer avec précision dans des conférences de presse qui ne sont pas scénarisées. Dans une démocratie, un président efficace doit communiquer ouvertement, admettre ses erreurs et pratiquer une réelle transparence. Cet exemple permet au reste du pays de faire de même. Inversement, si le président est fermé, menteur et paranoïaque, tout le monde autour de lui le serait aussi, ce qui mènerait à la situation qui existe au Gabon aujourd'hui.

2. La capacité organisationnelle : pour être efficace, un président doit organiser efficacement son cabinet. Le succès d'un président à la conception "des arrangements institutionnels efficaces" dans son administration doit être claire et impulser un sens d'orientation dans le pays. Un bon président doit avoir la capacité d'organisation qui inclue son aptitude à rassembler une équipe fiable et tirer le meilleur parti de celle-ci, ce qui minimise la tendance de ses subordonnés à ne dire au patron que ce qu'ils sentent qu'il veuille entendre. Un président qui s'entoure de béni-oui-oui, comme dans le cas du Gabon, ne peut pas posséder cette capacité organisationnelle et cela est évident quand on regarde la performance du régime en place.

3. Habileté politique : un président doit être une présence imposante dans le pays. Il doit être capable de construire et d'entretenir un véritable soutien du peuple. Il doit être respecté et établir une réputation parmi la population comme étant un habile et déterminé opérateur politique. Au Gabon, on observe qu'au lieu de l'approbation populaire authentique, le régime est en permanence en train de fabriquer le consentement du peuple de manière artificielle. Lorsque les élections sont truquées, il n'est plus nécessaire de parler de l'appui du public.

4. Vision : ce terme ne signifie pas un slogan. "Faire du Gabon un pays émergent" n'est pas une vision, mais un slogan. En fait, ce régime n'a pas de vision, parce qu'une vision est un ensemble de principes directeurs qui font que les engagements d'un président deviennent cohérents et conduisent le pays et ses habitants vers un objectif commun. Comment tout un pays constitué de divers groupes de personnes irait vers la grandeur, sans une vision commune ? Comment les gabonais peuvent-ils se reconnaitre dans une vision commune si la présidence est confisquée par une seule famille ? La seule vision qu'a ce régime est celle de rester au pouvoir à perpétuité.

5. Style cognitif : un président efficace doit être bien informé. Il doit être capable d'acquérir et de passer au crible les informations, puis les utiliser efficacement. Un président ne doit pas être quelqu'un de médiocre comme c'est le cas au Gabon ; qui doit fabriquer des détails biographiques sur sa scolarité et ses origines afin de paraître comme quelqu'un digne de la fonction. Un président intelligent peut commander le respect et mieux guider son administration d'un sens de l'orientation. Personne ne respecte quelqu'un qui ment à propos de ses diplômes, même ceux qui disent qu'ils le respectent, ne le font vraiment pas.

Moukagni Iwangou, Jean Ndouanis et Bernice Mboumbou:
la capacité de s'entendre avec d'autres personnes est primordiale
6. L'intelligence émotionnelle : cet attribut est très important pour un président parce que c'est la capacité de s'entendre avec d'autres personnes et celle de gérer ses sentiments de sorte qu'ils soient exprimés de façon appropriée et efficace. C'est la capacité à contrôler ses émotions et ne pas les laisser détourner un président de sa mission. Un président qui pratique le népotisme ne peut être considéré que comme ayant un handicap émotionnel, parce qu'il doit compter sur sa "famille" pour se sentir en sécurité. Toute personne qui a une fausse biographie a certainement un noyau interne d'insécurités l'empêchant de développer une intelligence émotionnelle.

7. Le sens de l’Etat et de la justice. La démocratie est essentielle pour arriver au pouvoir. Car c’est la voix du plus grand nombre, mais c’est aussi celle d’un groupe fut-il majoritaire. Un bon président doit à voir un sens de l’Etat républicain, c'est-à-dire préserver les intérêts de la majorité mais également les droits des minorités et se placer au dessus de tous. Le sens de la justice et de l’équité doivent donc être des fondements majeurs de tout bon président. A ce titre, un président n’est pas d’abord le Président d’une famille politique, biologique ou régionale mais avant tout le président de tous et le chef de l’Etat.

La présidence joue un rôle essentiel dans la vie du pays. La personnalité du président et sa performance sont les mesures par lesquelles l'ensemble du pays est jugé.

vendredi 4 septembre 2015

DÉCLARATION COMMUNE FRONT-UFA SUR LA RENCONTRE OIF-OPPOSITION

Le Front de l’Opposition pour l’Alternance (le FRONT) et l’Union des Forces pour l’Alternance (UFA) ont constaté, pour le regretter, que pour restituer le contenu de la rencontre entre le Secrétaire Général de l’Organisation Internationale de la Francophonie et l’ensemble des forces de l’opposition gabonaise, le journal l’Union du samedi 29 août 2015 a tenu comme acquis des travaux, l’affirmation selon laquelle, le Conseil National de la Démocratie serait, selon Madame Michaëlle JEAN, le cadre du dialogue inclusif.

Evoqué parmi d’autres, au titre des institutions pouvant accueillir cette rencontre, le Conseil National de la Démocratie a vite montré ses limites objectives à l’épreuve de la pratique.

La première limite est d’ordre institutionnel. Lieu de rencontre réservé aux seuls Partis politiques, le CND n’offre pas le cadre nécessaire pour conférer toute la dimension inclusive à ce dialogue, qui a besoin de s’élargir à la société civile, que l’opposition entend associer dans un débat où sa contribution en tant que partenaire au développement est requise.
La deuxième limite est d’ordre opérationnel. Investi d’une mission consultative, avec charge d’émettre des avis, le CND est dépourvu de toute autorité nécessaire pour rendre exécutoires les recommandations pertinentes qui sanctionneraient les travaux d’un tel dialogue.

La troisième limite est d’ordre éthique. Institution d’appui au service du Gouvernement, qui reste libre d’apprécier l’opportunité de donner suite aux avis qui lui sont servis, la procédure en usage au CND confère pouvoir de juge au régime en place, alors qu’il est partie au dialogue, pour sa gouvernance affligeante de la cité.

En donnant crédit au CND dont les limites ont été largement éprouvées durant des échanges, qui ont appelé à la recherche d’une solution originale pour permettre à la Nation de se retrouver avec elle-même afin de régler une crise sans précédent dans l’histoire du GABON, le journal l’Union a emprunté un raccourci commode, de nature à tromper l’opinion sur la qualité des débats, et surtout, sur le sérieux de l’opposition gabonaise à défendre ses positions dans l’intérêt du Peuple.

Pour le Front : Moukagni-Iwangou

Pour L’UFA : Maganga Moussavou