mardi 12 décembre 2017

Lettre ouverte de la diaspora gabonaise à Emmanuel Macron

Lettre ouverte de la diaspora gabonaise à Emmanuel Macron
l'info réelle 7J/7 - Diaspora gabonaise le Lundi 11 Décembre 2017 à 09:43

La diaspora gabonaise dénonce la présence de M.Ali Bongo au Sommet pour le climat

Monsieur le Président de la République, 

Ce 12 décembre prochain, la France, à votre initiative, accueille le sommet international « Finance et climat » (One Planet Summit) dans le but de mobiliser la finance mondiale dans la lutte contre le réchauffement climatique. Plusieurs dizaines de chefs d’Etat étrangers participeront à cet événement majeur, notamment celui du Gabon, M.Ali Bongo Ondimba. 

Nous, peuple Gabonais, nous insurgeons contre la participation scandaleuse de M. Ali Bongo Ondimba à ce sommet. 

M. Ali Bongo Ondimba occupe la fonction de chef d’Etat de manière illégitime : la communauté internationale le sait, vous le savez. En effet, après un premier coup d’Etat en 2009 l‘ayant fait succéder à son père, Omar Bongo resté au pouvoir 42 ans, il n’a pas hésité à truquer l’élection présidentielle d’août 2016 comme le prouvent, entre autres, les rapports des missions d’observation électorale dépêchées à cette occasion par l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE) et l’Orrganisation internationale de la Francophonie (OIF). De plus, dans le cadre de ce coup d’Etat électoral, M.Ali Bongo Ondimba s’est livré à des massacres et à des violations massives des droits humains. 

L’un des épisodes les plus tragiques est l’attaque à l’arme lourde du quartier général du véritable vainqueur de l’élection présidentielle, M. Jean Ping, durant toute la nuit du 31 août au 1er septembre, occasionnant de nombreux morts et blessés dont le seul tort était de contester le coup d’Etat électoral en cours. Aujourd’hui encore, de nombreuses familles continuent de rechercher les corps de leurs disparus. Face à cette situation, le Parlement européen a par deux fois, en février et septembre de cette année, dénoncé cette forfaiture électorale et la gravité de ces crimes et exigé une enquête internationale à ce sujet. Une procédure est également en cours à la Cour Pénale iinernationale. 

La résolution du Parlement européen du 14 septembre dernier appelle spécifiquement la France à prendre ses responsabilités dans la grave crise que traverse le Gabon. La France de l’ancien monde, avec laquelle vous avez à plusieurs reprises manifesté votre volonté de prendre des distances, est intervenue à diverses reprises, y compris militairement, pour installer ou maintenir les dictateurs de ce pays contre la volonté du peuple. La France du nouveau monde que vous prétendez incarner doit se tenir aux côtés de ce peuple. 

C’est le sens de la déclaration faite en avril dernier par le candidat Emmanuel Macron peu avant son élection : « Si je suis élu, je défendrai le respect des principes démocratiques fondamentaux partout en Afrique ». Vous le Président de la France du nouveau monde ne peut trahir la parole de l’ancien candidat. Vous ne pouvez refuser devant le Parlement européen et devant le peuple gabonais d’assumer la responsabilité qui incombe à la France. 

La lutte contre le changement climatique est sans aucun doute le défi majeur que nous devons tous affronter. Mais elle ne peut pas se faire au détriment des peuples ni en fermant les yeux sur les atteintes à la démocratie et aux droits humains. 

« Notre politique européenne ne doit plus voir l’Afrique comme un voisin menaçant mais comme le partenaire stratégique avec lequel nous avons à affronter les défis de demain : l’emploi de la jeunesse, la mobilité, la lutte contre le changement climatique, les révolutions technologiques ». Cette exhortation de votre discours sur l’ Europe du 26 septembre dernier est évidemment juste. A condition de ne pas oublier que ces « défis de demain » ne pourront être relevés que dans un environnement réellement démocratique. 

La présence de M.Ali Bongo Ondimba au sommet pour le climat du 12 décembre constitue une grave offense faite aux victimes de la crise post-électorale que vivent les Gabonais depuis plus d’un an ainsi qu’un soutien à une dictature qui n’a de cesse de réprimer son peuple, de confisquer ses libertés fondamentales et de l’enfoncer dans une misère de plus en plus profonde en se livrant notamment à un détournement massif de ses richesses. 

L’appui au régime gabonais actuel est donc une catastrophe aussi bien pour la France et l’Europe que pour les Gabonais. Cela ne manquera pas d’alimenter la désespérance de populations qui pourraient perdre confiance en une certaine communauté internationale et en ses postures sur la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance, avec le risque réel qu’une frange de la population décide d’opter massivement pour la migration, préférentiellement vers la France, et qu’une autre devienne sensible à certaines idéologies et certains discours violents qui déstabilisent déjà des régions entières en Afrique, en Europe et ailleurs. 

Aussi, nous vous engageons à écouter la colère et les aspirations à la justice du peuple gabonais avant qu’il ne soit trop tard ainsi qu’à respecter et faire respecter ses choix démocratiques comme la résolution du 14 septembre dernier du Parlement européen exhorte la France à le faire. 

Veuillez croire, Monsieur le Président de la République, à notre profond respect. 

Le Peuple Gabonais en lutte contre la dictature, pour la démocratie et la justice

Gabon, une junte militaire en costume cravate


Gabon, une junte militaire en costume cravate

11 décembre 2017 

Malgré le multipartisme qui existe au Gabon depuis 1990, le pays est devenu une dictature militaire sous la férule de son président, Ali Bongo, présent à Paris depuis ce lundi 11 décembre pour la conférence climat organisée par la France.

Malgré la conférence de la Baule qui s’était tenue en 1989 sous la présidence de François Mitterrand et où la transition vers la démocratie en Afrique avait été actée, Omar Bongo, le père de l’actuel président Ali, avait été catégorique.: « Moi je vous le dis et je vous le confirme le multipartisme au Gabon Zéro ! Tant que je serai là il n’en aura pas ». Et pourtant Omar Bongo fut bien obligé face à la pression de la rue gabonaise d’organiser une conférence nationale non souveraine qui consacra de fait le retour au multipartisme au Gabon. Le règne du parti unique prit fin qui avait duré vingt deux ans, mais au cours duquel se tenaient des « élections » qui voyaient Omar Bongo, candidat unique, « réélu » régulièrement. En 1973 alors qu’il avait obtenu 110% des suffrages, Omar Bongo s’emportait devant un de ses conseillers « Là, je te dis, ils m’énervent vraiment, ils me mettent trop de pour cent… ».
 Naissance de la junte
Les élections présidentielles qui eurent lieu le 5 Décembre 1993 fontplace au multipartisme. Alors que son principal opposant Paul Mba Abessole, était largement en tête et que le dépouillement n’était pas encore terminé notamment dans la province de l’estuaire où se trouve Libreville la capitale, Bongo se déclara vainqueur avec 51% de voix. Ce, malgré l’opposition de la gouverneure de la province de l’Estuaire Pauline Nyingone également présidente de la Commission provinciale de dépouillement des résultats de l’estuaire qui déclara aux médias : « Au moment où la Commission de l’Estuaire est en train de dépouiller les résultats en présence des représentants de la majorité et de l’opposition, le ministre de l’Intérieur annonce des résultats. De quels résultats s’agit-il ? Où les a-t-il puisés ? Nous n’avons pas encore transmis nos résultats, car nous sommes en plein dépouillement ».
Rien n’y fit. Bongo déploya l’armée sur tout le territoire, le couvre-feu fut vite instauré, les médias de l’opposition détruits, le QG de son principal opposant Paul Mba Abessole qui s’est déclaré président, a formé un gouvernement et même nommé des préfets est attaqué le tout avec des morts à la clé.
Un premier putsch
L’ambassadeur des Etats unis au Gabon de 1990 à 1993, Joseph Wilson IV, raconte dans ses mémoires (Politics of truth) qu’il avait jugé le putsch électoral trop grossier pour que la cour constitutionnelle du Gabon dirigée par Marie Madeleine Mbonrantsuo le valide, c’était mal la connaitre ! L’élection de Bongo est confirmée mais la rue continue de gronder. Le Mardi 22 Février 1994, un autre média de l’opposition « radio télé Liberté » est détruit, des émeutes éclatent. On dénombre des morts y compris dans les rangs de l’armée qui met « le paquet » pour éviter « une congolisation du Gabon ». Les manifestations se poursuivent malgré le déploiement de l’armée et le mercredi 23 Février 1994, le domicile de Paul Mba Abessole également appelé « siloé » est attaqué par l’armée et le principal opposant d’Omar Bongo se réfugie à l’ambassade des Etats Unis.
Au secours de Bongo
C’est alors que se tient selon Joseph Wilson IV à Sao Tomé une « réunion de crise » secrète avec comme participants l’ambassadeur du Portugal, l’ambassadeur des Etats-Unis, Louis Dominici, ambassadeur de France et Paul Mba Abessole. Au cours de cette réunion, message délivré par l’ambassadeur de France est on ne peut plus clair : La France soutiendra Bongo jusqu’à la fin quoi qu’il en coute et Mba Abessole ferait bien de se « ressaisir » surtout qu’alliés stratégiques la France et les Etats unis ne se battraient pas pour le Gabon et que l’ambassadeur des Etats Unis ne pourrait pas éternellement le protéger… Des propos à peine voilés de menaces, qui révoltèrent l’ambassadeur du Portugal et en vint presqu’aux mains avec l’ambassadeur de France. De retour à Libreville, Paul Mba Abessole est « refilé » à l’ambassadeur d’Allemagne…acculé il se résout à négocier à Paris et des accords éponymes seront signés avec le régime qui promet des réformes mais qui reste en place avec Omar Bongo à sa tête.
L’armée, pilier du « système Bongo »
En 1998 mais surtout en 2005 l’armée est utilisée pour rétablir l’ordre à chaque fois que la protestation gronde. Le 21 mars 2006, alors que Pierre Mamboundou contestait toujours l’élection d’Omar Bongo à 79% des voix, l’assaut du siège de son parti, l’Union du Peuple Gabonais est donné le 24 Mars 2006, près de 2000 éléments de l’armée y prennent part. Pierre Mamboundou réussit à s’échapper, exfiltré par le conseiller militaire de l’ambassade des Etats unis et se réfugie à l’ambassade d’Afrique du Sud. L’armée se justifie par la voix de son ministre de la défense Ali Bongo qui affirme lors d’une conférence presse avec André Mba Obame ministre de l’intérieur, que Pierre Mamboundou détenait des armes et menaçait gravement la sécurité nationale ! Pierre Mamboundou passe près d’un mois à l’ambassade d’Afrique du Sud au Gabon et on lui propose un choix simple : quitter le pays ou aller dialoguer avec Omar Bongo. Mamboundou choisi le dialogue et décide de rencontrer Omar Bongo qui présente cela comme une grande preuve de sa légendaire « sagesse ».
Une junte dynastique !
En Juin 2009, Omar Bongo meurt, la présidente du Sénat le remplace, Ali Bongo son fils également ministre de la défense reste en place, il devra démissionner face à de nombreuses protestations. L’élection à lieu le 30 aout 2009, alors que de nombreux leaders politiques attendent devant le siège de la Commission Electorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP) les résultats des élections, l’armée donne l’assaut et les disperse violement. Pierre Mamboundou qui avait pourtant accepter de dialoguer avec « Omar » est blessé par balle. Dans la foulée Ali Bongo est proclamé élu, la rue s’embrase surtout à Port Gentil, où l’armée réprime sans ménagement, combien y a-t-il de morts ? Nul ne le sait. On parle de fosses communes dans la banlieue de Port Gentil mais également de vols de la mort (Comme en Amérique latine) de nombreux malheureux contestataires sont jetés par hélicoptères militaires dans l’océan atlantique…
A noter que la nuit de l’annonce de sa « victoire », Ali Bongo s’est rendu « au palais rénovation » pour rassurer la Garde Républicaine et la remercier pour son indéfectible soutien, alors que normalement il n’était pas encore président et ne pouvait donc pas encore s’adresser à la troupe… Quelques jours après Ali Bongo est confirmé par la Cour Constitutionnelle. Pendant ce temps l’armée toujours aux ordres traque ce qui reste de « résistants » réels et supposés y compris dans ses propres rangs. « Le nouveau patron » reconnaissant décidera de choyer un peu plus « ses éléments ».
Aout 2016, l’armée derrière Ali Bongo
En Aout 2016, tous ceux qui avaient encore des doutes sur la nature réelle du régime gabonais n’ont plus aucune raison d’en avoir. Le pouvoir gabonais n’est ni plus ni moins qu’une junte militaire dirigé par un civil qui n’hésite pas à porter un uniforme militaire avec une casquette sur laquelle se trouvent 5 étoiles ! Ali Bongo en uniforme de général, l’opinion est à peine surprise. En Aout 2016 donc, l’armée gabonaise participe activement à la campagne de « son patron » Ali Bongo avec un rôle précis pour chaque corps (https://mondafrique.com/larmee-campagne-dali-bongo/), la base aérienne de la Garde Républicaine ( le groupement aérien présidentiel) s’occupe de la réception et de l’acheminement du matériel de campagne d’Ali Bongo, le génie militaire colle les affiches, les forces de défenses se retrouvent pour le meeting de lancement campagne du candidat-Président acheminés dans les camions de l’armée ! Et gare à ceux qui ne viennent pas !
Le 27 Aout 2016, le scrutin se tient et il faut attendre 4 jours pour avoir les résultats du Haut Ogooué, où Ali Bongo est déclaré élu à 95% des voix avec un taux de participation record de 99, 9%. Des gabonais mécontents descendent dans la rue, l’armée bien décidée à protéger le pouvoir de son « patron » les attends fermement.
La Sanglante répression de l’été 2016
Dès le commencement des émeutes, la répression est sanglante. L’assemblée nationale est incendiée bien avant l’arrivée des manifestants selon de nombreux témoins oculaires, ce pour légitimer le déferlement de violence de la part des hommes en armes. La méthode vient d’un certain Adolf Hitler qui avait en son temps mis feu au Reichstag pour obtenir « la loi habilitante ». Dans la nuit, la Garde Républicaine qui n’est nullement qualifié ni habilité à le faire au regard des lois du Gabon (pour peu qu’elles existent !) donne l’assaut du QG de Jean Ping, appuyé par des hélicoptères et selon certains témoignages notamment celui Chantal Myboto des voitures de l’escorte présidentielle étaient présentes parmi les véhicules des assaillants, Ali Bongo a-t-il assisté en personne à l’assaut du QG de son adversaire politique ? Une chose est sûre des voitures de son escorte étaient bien là. L’assaut est d’une rare violence et – fait nouveau – il est filmé. De nombreuses personnes sont abattues, plusieurs à ce jour portés disparues. Dans la capitale, de véritables « caravanes de la mort » font des victimes en se livrant à de véritables « safaris humains » quelques images existent. Quant aux morgues, elles sont très vite interdites d’accès par les forces de sécurité aux familles des victimes et aux médias qui ont quand même eu l’occasion de filmer des gabonais abattus par balles dont certains portaient encore des tee-shirts à l’effigie de Jean Ping. Malgré le tollé et l’indignation la machine répressive continue, froide, implacable, bien décidé à maintenir son « général » au pouvoir. Après une année et malgré les critiques et les réserves émises sur la sincérité du scrutin par l’Union Européenne, malgré les nombreuses preuves de personnes exécutés sommairement, les innombrables témoignages de tortures, malgré l’enquête de la CPI, Ali Bongo, faux président de la République mais vrai chef de la junte gabonaise, putschiste confirmé, véritable phénix sanglant a marqué son retour sur la scène internationale qui commençait à lui manquer sérieusement grâce à la préservation l’environnement. Ali Bongo sera chaleureusement accueilli au one planet summit qui s’ouvre à Paris ce 12 Décembre comme acteur majeur de la préservation de l’environnement aux côtés de « leaders internationaux et citoyens engagés pour la planète ». Tant qu’il dit préserver des arbres, on ne cherche pas à de savoir si la main d’Ali Bongo qu’on va serrer en arborant un large sourire devant les objectifs est souillée par le sang de plusieurs êtres humains qui n’avait commis d’autre crime que celui de vouloir défendre leur vote.

vendredi 8 décembre 2017

Ali Bongo Ondimba : Du serpent au Singe fou!

Livre à paraitre: "Ali Bongo Ondimba,
du serpent au SINGE FOU"
Son règne est de huit ans mais sa famille putative règne depuis un demi siècle sur le Gabon. Via le népotisme de son père adoptif il s'est autoproclamé roi. Il est l’ami de la Francafrique, et de tous les dictateurs du monde. 
«Roi du Gabon», il symbolise pour nombre d’Occidentaux et d’Africains l’incompétence personnifiée. Mais en plus de ses apparences avenantes et débonnaires se dissimulent le jardin secret du tortionnaire, l’ombre des complots et des prisonniers, des tortures et des disparus, des assassinats, des crimes rituels, de la misère.
Frappé de son gourou béninois et d’une clique de courtisans non moins criminels, Il règne, maître de tous et de chacun, brisant par la répression, pourrissant par la corruption, truquant par la fraude, courbant par la peur. S’il n’a pas inventé le pouvoir absolu, son  génie aura été de  l’habiller des oripeaux démocratiques propres à tromper ceux des naïfs qui l’entourent. Sa «démocratie » connaît une moyenne de trois coups d’Etat électoraux, mais surtout une torture organisée à l’endroit de tous ceux qui ne pensent pas comme lui. La peur est l’armature de son système. Comme l’enfer, il a ses cercles. Chaque opposant, quelle que soit l’horreur de son sort, peut être assuré qu’un autre en a connu pire.
Qui est-il si ce n’est un singe fou qui passe le plus clair de son temps à singer les grands dirigeants du monde entier? Cherchant la meilleur place sur la photo, dormant pendant des grands sommets, achetant aux frais du contribuable gabonais exsangue des somptueuses demeures, violant les droits les plus élémentaires des gabonais, il est assurément le singe fou. Comment est-il venu au pouvoir ? Comment règne-t-il ? Pourquoi la France ferme-t-elle les yeux ? Qui défait l’opposition gabonaise ? Comment défait-il cette opposition ? Que peut-on  espérer du petit dictateur équatorial ?
 
Une villa de l'emergence à Franceville
à côté du palais d'Ali Bongo-Ondimba Photo JP Rougou
La Francafrique peut-elle encore retirer son pion de l'arène politique gabonaise ? Comment a-t-elle essayé de préserver ses acquis en fabriquant des opposants ? L'alternance politique au Gabon passe-t-elle nécessairement et forcément par les lambris dorés des salons feutrés de l'establishment français ? Ali Bongo Ondimba est-il toujours aussi important aujourd'hui à la  France, à l'heure de l'Union Européenne et de la mondialisation ?
 
Quels sont les limiers et les thuriféraires  qui accompagnent et conseillent l'autocrate de la "République des coquins" dans ses sombres desseins ? Qui sont ces bipèdes responsables de la chaotique actuelle situation du Gabon ?
 
Celui qui incarne l'odieux système est un homme à part, qui au nom des principes d’une époque révolue, a volontairement enfermé le peuple gabonais dans un carcan que ce troisième millénaire ne pourra découvrir. Chacun d’entre nous a au moins le pouvoir de refuser l’indifférence. Je trouve donc important de dévoiler la face cachée d’un règne ensanglanté, entre modernité  galvaudée et barbarie rétrograde.
 
Le livre que j’écris en ce moment et que je vous conseille de lire et de faire lire s’intitule : «Ali Bongo Ondimba : Du serpent au Singe fou»
 
Fable du pouvoir et de ses vanités, portrait d’un  adulescent qui n’a jamais grandi. Oui, drame d’un terrible récit où la perdition d’un malade mental assoiffé de gloriole politique rejoint les souffrances d’un peuple : le peuple gabonais.
 
Libreville: un vaste bidon-ville
Si vous choisissez de vous faire lire ce livre, qu’on vous le fasse d’une voix basse, confidentielle, presque monocorde, dans votre réserve, craignant les représailles. Mais le meilleur moyen d’apprécier ce récit, est de le lire vous-même, pour ajouter à votre conviction, l’attachement à l’alternance politique au Gabon. Pour ma part, j’ai choisi  mon parti : je l’écrit au pis-aller, sans dessein préconçu, en sachant que je n'ai aucune raison de prétendre avoir échappé à une loi naturelle qui fait d'une œuvre, surtout littéraire, le reflet de son esprit  géniteur.
 
Jean NDOUANIS